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Photo Michel Frison - DNA


Contre la pollution de l'air : le manifeste de 70 médecins

Soutenus par trois associations, 70 médecins appellent à des moyens efficaces pour lutter contre la pollution de l’air et à en finir avec les "fausses bonnes solutions".

Dans une tribune publiée dans les DNA le 12 juin 2018, 70 médecins dont 11 pneumologues lancent un appel aux pouvoirs publics pour en finir avec « les fausses bonnes solutions » en matière de lutte contre la pollution de l’air. Initiative soutenue également par l’ASEF, RES et Zéro Déchet Strasbourg.« Ce ne sont plus les hirondelles qui annoncent le printemps mais les goudronneuses qui annoncent la pollution. Oui, sans doute encore une tribune qui s’annonce alarmiste, mais que faut-il pour que nos politiques et citoyens se rendent compte de l’urgence écologique ? Résumons les faits. La France comme cinq autres grands pays européens, vient d’être condamnée pour son immobilisme en matière de lutte contre la pollution de l’air qui tue près de 50 000 personnes par an en France (pour les trois quarts des infarctus et accidents vasculaires cérébraux, un quart des pathologies respiratoires dont des cancers, sans compter toutes les pathologies neurologiques largement sous-estimées ainsi que les impacts sur le fœtus). Coupables, nous le sommes tous, notamment lorsque l’on sait que 38 % des déplacements en voiture des Bas-Rhinois font moins de 1 km, et qu’il y a 1,04 personne par voiture pour se rendre au travail !

Néanmoins nous attendons de nos élus locaux et nationaux des décisions courageuses qui iraient dans le sens de la santé du plus grand nombre, mais force est de constater que les décisions politiques vont parfois dans le sens contraire d’une amélioration de la qualité de l’air. Citons entre autres :
- augmentation du tarif des transports en commun de façon drastique (bien au-delà de l’inflation), encouragement financier au transport en bus au détriment du rail ;
- construction de nouvelles routes (GCO) pour favoriser le transport nord sud de l’Europe qui augmentera la pollution dans notre plaine encaissée avec seulement une très faible diminution de la pollution à Strasbourg, en l’état actuel du projet ;
- complaisance au transit pourtant interdit de milliers de camions dans la ville de Strasbourg, tout particulièrement avenue du Rhin où des poids lourds défilent par centaines chaque jour sous les fenêtres de riverains et d’écoliers fraîchement installés ;
- facilitation des industries polluantes en périphérie de la ville…

Beaucoup de ces projets apparaissent inutilement coûteux, et contre-productifs en termes de santé publique et de respect de l’environnement. En effet :

Des contournements routiers contre-productifs
Les projets de contournements routiers des métropoles françaises sont actuellement remis en cause car ils n’ont ni réglé le problème des bouchons ni celui de la pollution. Nous aurions rêvé de mesures plus audacieuses, courageuses, tournant le dos au tout routier, telles que le développement du ferroutage des poids lourds, l’interdiction et la limitation de transit des poids lourds via l’écotaxe. Mais puisque seul le goudron est envisagé, essayons au moins d’en faire quelque chose d’efficace et d’en limiter les aspects négatifs. Or ce n’est pas ce qui se profile : les études d’impact sur le GCO n’ont pas démontré d’effet significatif sur la pollution à Strasbourg ; GCO qui aura même un impact défavorable pour les riverains situés le long de l’actuelle A351-N4 qui verra son trafic augmenter.

Le risque d’une deuxième « avenue du Rhin »
De plus, la requalification de l’A35 en boulevard urbain ne fera que peu baisser le trafic (environ 5 %) et permettra malheureusement la construction d’habitations à proximité immédiate de ce boulevard urbain ! Le risque est donc grand de se retrouver avec une deuxième « avenue du Rhin » avec un fort trafic, des habitations et des écoles en bordure de route et des poids lourds qui continueront à circuler, comme c’est le cas avenue du Rhin, faute d’être contrôlés…
Idéalement, l’A35 actuelle – au lieu d’être reconvertie en boulevard urbain – devrait être dédiée aux transports doux et actifs (tram, vélo) avec des parkings relais à l’extérieur de la ville et l’acheminement des travailleurs pendulaires via des transports propres pour les amener en centre-ville et en périphérie, le développement de zones de circulation restreinte avec interdiction progressive des véhicules polluants diesel (tout en mettant en place des aides au cas par cas pour les revenus les plus modestes), livraisons avec dernier kilomètre propre… Alors, si le GCO est déjà en soi une fausse bonne solution, il pourrait vite devenir une erreur aberrante si le trafic n’est pas strictement régulé, et si les interdictions de circuler aux poids lourds et véhicules polluants ne sont pas drastiquement contrôlées.

La pollution industrielle d’usines qui augmente
- L’augmentation de la pollution industrielle d’usines telles que l’usine Blue Paper, qui s’est vu octroyer par la préfecture une autorisation d’émissions supplémentaires de NOx (oxydes d’azote) de 30 %, est également une “annonce” dont nous aurions pu nous passer, Strasbourg étant déjà sous la menace de sanctions européennes pour dépassement des concentrations de NOx (gaz toxiques pour le système respiratoire et cardiovasculaire) dans l’air ambiant.
- La rénovation de l’incinérateur aurait pu être l’occasion d’en diminuer la capacité alors que cette dernière sera au contraire maintenue voire augmentée dans le projet actuel.

Le premier parc d’incinérateur au monde
Rappelons que la France est, avec le Japon, le premier parc d’incinérateur au monde et que l’incinérateur est – telle une cigarette géante – à l’origine de l’émission de très nombreux polluants (particules ultrafines, métaux lourds, hydrocarbures aromatiques polycycliques, dioxines chlorées et bromées et autres perturbateurs endocriniens…) et que les filtres qui seront installés ne feront que déplacer le problème comme c’est le cas pour les cigarettes et les véhicules diesel. Projet de rénovation au prix exorbitant pour le contribuable et la collectivité, et projet inutilement polluant, d’autant plus que des solutions existent telles que la réduction des déchets et les unités de traitement mécano-biologique et de valorisation des déchets qui permettent de réduire drastiquement la quantité de déchets incinérés et donc les émissions toxiques !
Pourtant, même si nous, Strasbourgeois, réduisions nos déchets, il est actuellement prévu que des déchets provenant d’ailleurs (hors Eurométropole) soient acheminés chaque jour par poids lourds afin de faire tourner l’incinérateur à plein régime et d’en augmenter la rentabilité ! De plus, les incidents qui ont émaillé le parcours de l’ancien incinérateur strasbourgeois ont clairement démontré que les contrôles de ces installations sont insuffisants et que de nombreux dépassements des seuils réglementaires ont eu lieu en 2013-2014 !

Apprenons ici au lecteur que les industries polluantes de type incinérateur bénéficient de 60 heures d’émissions non réglementées par an (procédures NOP), ce qui, le plus souvent, donne lieu à d’importants rejets non contrôlés, en toute légalité. Mais, non content de ces normes déjà laxistes, en 2013 l’incinérateur strasbourgeois aurait bénéficié de 600 heures de fonctionnement sans enregistrement de ses émissions. En 2014, dans son rapport, le préfet indique noir sur blanc ne pas avoir confiance dans les données et relevés d’émissions de polluants fournis par l’exploitant et le préfet saisira même la justice ! En vain…

Le bénéfice des espaces verts en ville
Enfin de nombreuses études démontrent le bénéfice d’espaces verts en ville en termes de climat, de réduction de la pollution et des maladies cardiovasculaires qui en découlent. Il est donc impératif de préserver et d’augmenter les espaces verts à Strasbourg. Si nous ne le faisons pas pour nous, osons-le au moins pour les générations suivantes car être exposée à la pollution de l’air en cours de grossesse accroît le risque de prématurité et de petit poids de naissance et majore fortement le risque de développer de l’asthme et autres allergies avant l’âge de 6 ans ! À l’inverse lorsqu’une grossesse se déroule à proximité d’espaces verts, le risque de maladies allergiques durant les premières années de vie s’en trouve nettement diminué.
Conscients de l’enjeu de santé publique, nos dirigeants, faute de mesures à application immédiate et de choix politiques forts, ne pourront pas arguer de l’argument « responsable mais pas coupable », et devront rendre compte à nos centaines de milliers de patients malades de leurs prises de décision inadaptées à la situation d’urgence environnementale actuelle.
Malheureusement, on ne voit déjà plus d’hirondelles… »

Le texte reste ouvert à signature. Les médecins peuvent signer en envoyant un mail à : strasbourgrespire@gmail.com

Les 70 signataires : Dr Thomas Bourdrel, Dr Thierry Reeb, Dr Juliette Chambe, Dr Sophie Rabourdin Schneider, Dr Alexandre Feltz, Dr Élise Fraih, Dr Jean Lionel Bagot, Dr Daniel Wiedemann, Dr Claire Wilhelm, Pr Gabrielle Pauli, Dr Chloé Delacour, Dr Myriam Ernst, Dr Annic Jarnoux, Dr Yannick Schmitt, Dr Nathalie Le Berre-Uhl, Dr Laurent Barthel, Dr Georges Barth, Dr Alexia Marescaux, Dr Joël Lacroute, Dr Nicolas Bezu, Dr Juliette Marcantoni, Dr Catherine Jung, Dr Fabien Rougerie, Dr Antoine Holveck, Dr Florent Herzog, Pr Alain Wagner, Dr Jeremy Villeval, Dr Denis Matter, Dr David Dadoun, Dr Vincent Rosner, Dr Lucile Ratheau, Dr Didier Mirabel, Dr Anne Lise Holveck, Dr Jean-Baptiste Goetz, Dr Anny Zorn, Dr Émilie Wack, Dr Thomas Geromin, Dr Georges Federmann, Dr Aymeric Meyer, Dr Guillaume Kuntz, Dr Diane Touitou, Dr Anne Berthou, Dr Armelle Schuller, Dr Pascal Lecomte, Dr Laure Villeval Federici, Dr Sarah Kindo, Dr Hélène Weibel, Dr Baptiste Vaudrey, Dr Charlotte Leduc, Dr Christian Michel, Pr Yves Hansmann, Dr Alexandre Leclercq, Dr Karine Schutz Anheim, Dr Elise Gaugler, Dr Élisabeth Reinhardt-Nawrot, Dr Alain Ducoloné, Dr Guillaume Michel, Dr Claire Chappaz, Dr Elisabeth Penide, Dr Thomas Lefranc, Dr Emmanuel Bidet, Dr Marie-Pierre Caneva, Dr Sophie Boivin, Dr Claire Chappaz, Dr Alain Ducoloné, Dr Léa Charton, Dr Anne Spizz, Dr Pascal Zeller, Dr Boris Heyd et Dr Catherine Schmitt.
 



Info du 03/07/2018

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