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DU CÔTE
DE LA GARE N°5 - juin 2001
Une gare peut en cacher une autre
La gare fait peau neuve. En prévision de l'arrivée tant
attendue du TGV à Strasbourg, elle a bénéficié dernièrement d'un lifting
en règle. René Sutter, responsable de l'aménagement des gares d'Alsace,
nous entraîne dans une visite guidée des rénovations effectuées
et à venir.
Propre comme
un sou neuf
Vous ne pouvez pas ne pas l'avoir remarqué si vous
êtes passé récemment à la gare : ça brille et ça respire, c'est propre
et c'est moderne, bref, ça en jette ! Et il paraît que ce n'est qu'un
début
Finie l'époque du couloir sombre
et triste : le tunnel reliant les halls de départ et d'arrivée, la
mythique mais vétuste galerie des pas-perdus, a laissé place à un espace
clinquant, marchand pour une partie, de services pour le reste. « La
galerie n'était plus guère fréquentée, à peine une trentaine de passages
par jour en moyenne. D'autre part, elle ne garantissait plus la sécurité
requise ». Pour René Sutter, il était temps de réagir. « Nous
avons voulu lui redonner son aspect d'origine : les voûtes ainsi
que les piliers en fonte ont fait leur réapparition ».
Une première partie, fermée entre 21h15 et 5h15, compte
de nombreux commerces, dont deux bureaux de tabac et bientôt une supérette,
une petite bijouterie ainsi qu'une brasserie (au même gérant que le buffet
de la gare). Au centre de la galerie, un espace d'accueil, attenant à
une salle d'attente très confortable et ouverte à tous, garantit une présence
humaine à toute heure du jour et de la nuit. Au-delà du hall d'arrivée,
on trouve également un bureau de police, un dépose-bagages ouvert 24h
sur 24 ainsi que des bureaux de location de voitures, situés à côté d'installations
sanitaires somptueuses et onéreuses : y faire pipi coûte 4F, y prendre
une douche 40F ! « Si l'on veut maintenir ces lieux en parfait
état de propreté et si l'on veut y assurer un accueil, c'est le prix à
payer », estime René Sutter.
L'accent a été mis sur la sécurité : « Un maître-chien
à demeure et bientôt un système de vidéo-surveillance vont nous permettre
de garantir une sécurité maximale et tenir à distance les indésirables »,
formule peu élégante, convenons-en, qui désigne les squatters, jusque-là
maîtres des lieux. A noter par ailleurs la présence de très design mais
très inconfortables "bancs verticaux", qui permettent de se
reposer en s'y appuyant du bout des fesses, sans réellement s'asseoir.
Gagner de la place
Reste que cette Galerie sud , toute en légèreté et transparence,
ne manque pas de tenue. La Galerie nord sera aménagée ultérieurement,
à partir du hall principal vers le bureau de poste : il s'agira de
repositionner l'ensemble des services, poste y compris, afin de gagner
la place qui fait cruellement défaut à l'heure actuelle. Où trouver cet
espace ? En élargissant le tunnel de départ ? En prévoyant des
avancées du côté des guichets ? Un dossier à creuser, au propre et
au figuré, et qui n'en est pour l'instant qu'à la phase d'initialisation.
Il faudra attendre l'année prochaine pour que des solutions techniques
se profilent, à partir d'un cahier des charges qui sera soumis à un architecte
très prochainement. Un petit tour dans le tunnel qui servait jadis à relier
le parvis et la gare basse, juste à côté de la poste, nous projette dans
le futur : il devrait vraisemblablement servir, à l'horizon 2006,
à la jonction du tram-train de la SNCF au réseau urbain.
M. Sutter annonce d'autre part, pour cet été, le remplacement
du revêtement de sol du tunnel d'accès aux quais ainsi que, dans un futur
proche, la rénovation du plafond du hall de départ, « qui devrait,
lui aussi, retrouver son visage d'origine ». En attendant, une
boulangerie-viennoiserie a fait son apparition et régulièrement, de longues
files d'attente témoignent d'une forte demande en commerces de proximité.
Et on se dit que la SNCF est en train de réaliser ce qu'il aurait été
judicieux de faire lors de la création de la galerie à "l'En-verre",
juste devant, qui, il est vrai, est gérée par la CTS ! Notre guide
se veut néanmoins rassurant par rapport à une concurrence éventuelle,
en suggérant que pour l'arrivée du TGV en 2006, un accès direct pourrait
cette fois voir le jour entre la galerie souterraine et le hall d'accueil,
et faciliter ainsi une complémentarité entre les deux endroits. L'arrivée
des escalators ne se ferait plus alors au milieu du hall, mais juste devant,
protégés des intempéries par une structure légère ne dénaturant pas le
bâtiment classé. De nouveaux travaux en perspective
Myriam Niss et Pierre Reibel
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