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DU CÔTE DE LA GARE N°5 - juin 2001

Un quartier haut en couleurs

L'un des charmes de notre quartier, et non le moindre, réside dans la diversité de ses habitants et de ses commerçants. Familles d'origines multiples, boutiques et restaurants maghrébins, turcs, kurdes, indiens, vietnamiens ou africains, associations interculturelles…. Et si nous reprenions à notre compte ce vieux slogan des années 80 :
"Un quartier, c'est comme une mobylette, il faut du mélange pour le faire avancer" ?


Quelques chiffres

En 1999, le quartier Gare comptait 12 353 habitants, soit 1 200 de plus qu’en 1990. Cette progression (+10,65 %) est deux fois plus importante que pour l’ensemble de la commune de Strasbourg.

 

1990

1999

Total population

11 164

12 353

dont étrangers

1 831

1 669

Part des étrangers

16,4 %

13,5 %

Evolution population 1990-1999

+10,65 %

Evolution étrangers 90-99

-8,85 %

Pendant cette même période, le nombre d’étrangers(1) a baissé de 260 personnes pour s’établir à 1 669 résidents (13,5 %).

Secteur

Etrangers (en %)

Laiterie

20,15

Obernai

11,05

ENA

11,75

Fbg National

11,10

Fbg de Saverne

12,20

Total quartier gare

13,50

Cette moyenne est uniforme sur les secteurs composant le quartier Gare, hormis celui de la Laiterie où elle atteint 20 %.

P. R.

(1)          Est étrangère, toute personne ayant déclaré lors des recensements une nationalité autre que française.

Source des tableaux : RGP 1990-1999.


« Gariens » venus d’ailleurs

Une enseignante grecque, du côté de la rue de Molsheim

« Alors que j'étais étudiante, je suis venue m'installer dans le quartier sans l'avoir vraiment choisi, avec une certaine appréhension à cause de sa réputation. Aujourd'hui, je ne voudrais plus le quitter. Je l'aime d'abord pour sa localisation. Il s'agit d'un quartier de centre-ville, dense, avec des commerces de proximité, dans une grande ville où il est possible de se déplacer sans voiture. Il faut veiller à ce qu'il reste lié au centre-ville… Il est devenu plus sûr il y a 2-3 ans. La récente réhabilitation d'un immeuble, au carrefour de la rue d'Andlau avec le Bld de Lyon, a bien transformé le coin ! Mais il n'y a pas vraiment d'unité sociale entre les parties nord et sud du quartier… »

Mustapha, militant associatif, boulevard Wilson

« Le quartier Gare est comme un  Paris minuscule, et devrait être un quartier modèle pour Strasbourg. Ici les habitants issus de l'immigration ne sont pas en ghetto, la mixité et le mélange des peuples sont bien réels. Le fait que ce soit un quartier de passage y est pour quelques chose. La proximité de la Gare fonctionne comme une invitation, indiquant la mobilité, comme si elle disait aux gens du quartier : "Bouge, il y a à voir".  Il y a un peu de Méditerranée, dans ce quartier… tout est prétexte pour y faire la fête ! S'il y a de nombreux petits commerces, associations et équipements culturels, il manque cruellement de lieux pour les jeunes, tout comme d'une salle de fêtes. Les équipements culturels et sociaux présents dans le quartier ont été conçus à l'échelle de l'agglomération et s'ouvrent peu aux résidents. Combien sont-ils à pratiquer le MAMCS ou l'ENA ? Les vrais équipements populaires, attachés à la vie du quartier, sont la Maison de l'Image et le Théâtre du Kafteur… Il faudrait plus d'échanges entre les différentes associations présentes dans le quartier, de manière à ce qu'ensemble elles puissent aller au-delà de leurs intérêts respectifs. Ce serait dommage aussi que, comme à la Krutenau, des nouveaux résidents viennent chasser les plus anciens, et que le quartier perde son âme.»

Fatiha, jeune marocaine et future maman, Faubourg National

« Je fais toutes mes courses dans le quartier mais je trouve que le marché du Faubourg National est pauvre comparé à celui de l'Esplanade. Mais j'apprécie les activités que je pratique dans le quartier, notamment avec l'association "Plurielles" où je rencontre des personnes de la même origine que moi. Si je compare ce quartier avec celui où j'habitais à Marseille, je trouve qu'ici les rencontres sont beaucoup plus faciles, même s'il manque encore d'endroits où les connaissances puissent se lier… »

Aziz, indien de Madagascar, commerçant boulevard de Lyon

« Depuis 6 ans, j'ai vu beaucoup de changements et je me suis habitué à voir tous les ans de nouvelles têtes passer dans ma laverie du boulevard de Lyon. Malgré le bruit et la présence massive des voitures le long du boulevard, qui traversent un quartier essentiellement résidentiel, et tous les dangers liés à l'intense circulation automobile - j'ai assisté à de nombreux accidents, concernant des véhicules mais aussi des piétons et des cyclistes - je cherche à m'installer avec ma nombreuse famille dans le quartier. Mais il est difficile de trouver des logements F5 ou F6. Le bruit dans le boulevard me dérange, mais pas celui des trains que circulent sur la voie ferrée toute proche. Au contraire, la perspective d'habiter près d'une gare m'attire, puisque le train fait rêver et il est plus romantique à partir des quais, de dire au revoir aux gens qui partent en train que de prendre que la voiture ou l'avion. Pourquoi ne pas ravaler les façades des immeubles et y mettre un peu plus de couleur, l'une en rouge et l'autre en vert, et qu'on rigole la-dessus ? »

Mme El Arras, une habitante heureuse

« J'aime tout dans ce quartier, il me plaît beaucoup. Le gros problème, c'est pour les enfants, ils n'y ont pas vraiment leur place : il n'y a pas de parcs ni d'aires de jeux… »

Propos recueillis par Teresa Vilan


La Course autour du monde

Faire ses courses rue de la Course relève du voyage au long cours : il suffit de la remonter doucement pour s'ouvrir à de nouveaux univers, tout en s'assurant des sensations épicées.

Le salon "Coif'tous", à droite, tout au début de la rue, annonce des produits cosmétiques africains, américains et européens. Devant le miroir, Edwige, la nièce de la patronne, vous montre volontiers le catalogue des spécialités de la maison : constitué de photos Polaroïd, il présente des coiffures à base de tresses plus ou moins sophistiquées, réalisées sur des clients et clientes de passage.

Un peu plus loin, sur le même trottoir, deux enseignes promettent de vous livrer votre repas sur une mobylette : les pizzas se malaxent ici en un temps record. Pas assez exotique ? Allez donc voir en face, du côté de Pondichéry, ou plus exactement dans les "Indian Stores" (deux échoppes à quelques dizaines de mètres d'intervalle). Sur la porte d'entrée, une inscription vous souhaite la « Swagatam » (bienvenue). A l'intérieur, vous attendent tous les produits du « continent indien et de l'Orient », encens, condiments et autres vidéos musicales. C'est là aussi que vous apprendrez dans quelle salle paroissiale vous irez danser la sega mauricienne le week-end prochain, ou encore que vous trouverez la carte téléphonique la plus avantageuse pour appeler le Bengladesh.

Changement de continent, retour en Afrique : "Tropicoif" fait ce que son nom indique, le "First Lady Center" propose des produits alimentaires et cosmétiques alors qu'à quelques pas, "Moka Nails" vous invite à décorer vos ongles. Puis, cap sur le Nouveau Monde, au numéro 7, où l'association "La Maison de l'Amérique latine" met à disposition une bibliothèque et organise notamment des cours de salsa (voir « Du côté de la gare » n°1).

Si votre sac à dos n'est pas encore rempli, vous vous arrêterez forcément chez "Boniface" (voir encadré) où vous ferez vos emplettes en frétillant au rythme du makossa. Juste en face, une affichette sur la vitrine de "Dina" (la patronne, qui vient du Cameroun, s'appelle Gisèle) vous invite : « Une petite touche d'exotisme et l'été paraît plus proche ». Gisèle vend des pagnes colorés, des objets sculptés et même des plats africains cuisinés. De quoi prévoir l'alternance avec le traiteur asiatique "Hang Seng", son voisin, dont on pourrait recommander tout particulièrement les nouilles sautées.

Le carrefour avec la petite rue de la Course marque une étape. On trouvera pourtant encore un peu plus loin une boutique « mauricienne, indienne, réunionnaise, antillaise et africaine », une des pionnières d'ailleurs des commerces exo­tiques de la rue. Son propriétaire, M. Bala, tient aussi, à un pâté de maisons de là, une agence de voyage spécialisée dans les destinations de l'Océan Indien. Mais la petite épicerie maghrébine d'en face a fermé depuis quelque temps déjà. En poussant l'excursion presque jusqu'au boulevard de Metz, une plaque encore, au n° 49, attire l'attention : c'est ici que l'association culturelle des ouvriers de Turquie s'exerce aux danses folkloriques.

La rue de la Course étant marquée par le dépaysement, on ne s'étonne pas d'y trouver -même si c'est le fruit du hasard- les bureaux du Fonds d'action sociale et ceux de l'Observatoire régional de l'intégration et de la ville. D'autres raisons sociales encore appellent à l'aventure. Le studio de photographie publicitaire "Turbulences", l'organisme de formation "Horizons", l'entreprise de design "Bazar Productions" et jusqu'au restaurant "La Grande Vitesse" : autant d'invitations au voyage, toutes installées dans la Schnellgass !

M. N.


Faites bouger votre cuisine

L'Espace Boniface -du prénom de son propriétaire, originaire du Congo, qui manage aussi juste à côté et en face un salon de coiffure et deux échoppes de cosmétique- est le magasin idéal pour tous ceux qui cherchent résolument à sortir du train-train gastronomique. On y trouve du manioc dans tous ses états -frais, séché, surgelé, etc.-, des bananes plantain (celles que l'on mange en légumes ou en chips), des poissons séchés, fumés et odorants, des poudres de crevettes, des christophines (un bien joli nom pour un légume) et des ignames en promotion, de l'huile de palme du Zaïre (particulièrement réputée ?), ainsi que des tas de boissons parfois délicieuses et souvent introuvables ailleurs, au gingembre, au tamarin, ou encore aux graines de bissap ou au café… Les bières ne sont pas en reste : celles brassées au Cameroun (notamment la King beer) font bon ménage avec la Mutzig et une mystérieuse « Bière Lorraine », inconnue de l'auteur de ces lignes avant son passage chez Boniface. Bref, de quoi sustenter ou abreuver les envies les plus sophistiquées. Et en prime, à la caisse, des noix de cola, dont personne n'ignore les vertus stimulantes…

M. N.


Des commerces à l'étude

Des enseignants des facultés d'histoire, d'études turques et de sociologie mènent ensemble une étude sur les parcours migratoires, les itinéraires professionnels et les destinées familiales des créateurs d'entreprises immigrés dans notre région.

Au cours de l'année 2000 a été élaboré un travail de recueil de données auprès de ceux qui sont installés dans différents quartiers strasbourgeois. Une vingtaine d'étudiants de première année de sociologie ont ainsi été « lâchés » dans le quartier gare pour y mener une observation, un questionnaire et enfin un récit de vie. Les commerçants ont bien voulu se prêter au jeu et leur accueil a été chaleureux.

Le décor affirme le plus souvent une spécificité culturelle, aussi bien dans les boutiques de vêtements, de souvenirs que dans les épiceries ou les restaurants. Un mannequin vêtu d'un sari, des livres et des tapis orientaux, des instruments de musique venus d'ailleurs (baglamas, djembés), des masques africains, des odeurs d'encens, des parfums de thé à la menthe, le miel qui dégouline des pâtisseries orientales, accueillent le client au son des mélopées ensoleillées. Les noms sur les enseignes évoquent des hauts-lieux touristiques, ou plus simplement identifient des familles par leur patronyme. L'exiguïté des locaux renforce le sentiment d'intimité. Quelques clients estiment d'ailleurs qu'ils y ont trouvé leur seconde famille. La plupart du temps, toutes les origines se côtoient, les voisins comme les touristes. Les snacks turcs et grecs sont apparus comme des lieux où l'on prépare ses voyages entre amis, où l'on se montre les photos des dernières vacances.

Ce portrait presque idyllique ne doit pas faire oublier que généralement le travail est très pénible dans des magasins ouverts parfois 24h/24. Souvent, des salles de repos sont aménagées à l'arrière pour permettre aux employés de se détendre dans la journée. L'observation a permis de rendre compte d'une ambiance, mais aussi de redécouvrir certaines spécificités de notre quartier. A suivre...

Véronique Vermaelen


Carnet d’adresses

Association cult. des ouvriers de Turquie

49 rue de la Course - 03 88 32 63 95

Association de soutienaux travailleurs de Turquie (ASTTu)

13a rue du Hohwald - 03 88 32 98 32

Association Equilibre (organisme de formation)

8 boulevard de Nancy - 03 88 21 97 49

Association des travailleurs marocains en France (ATMF) - Centre de loisirs

13a rue du Hohwald - 03 88 75 55 46

Calcutta Espoir Strasbourg

21 rue Kageneck - 03 88 22 10 05

Djeméa (association camerounaise)

24 rue de la Course - 03 88 22 48 44

Maison de l’Amérique latine

7 rue de la Course - 03 88 23 13 01

Maison des Kurdes d'Alsace

34 rue du Faubourg National - 03 88 22 33 78

Migrations-Santé Alsace

1 rue Martin Bucer - 03 88 22 60 22

Observatoire régional de l’intégration et de la ville

1 rue de la Course - 03 88 14 35 89

Plurielles (cours de français et activités femmes)

13a rue du Hohwald - 03 88 32 82 53

 

 
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