Réaction à une lettre ouverte adressée à Mme Jeanne Barseghian

A propos de la rue de la Course 

Un nouveau collectif, le « collectif Course », a écrit une lettre ouverte au sujet de la rue de la Course à Mme Barseghian, Maire de Strasbourg. Cette lettre a été publiée dans les DNA du 2 août, ainsi que sur Facebook, suscitant pas mal de commentaires. 

De quoi s’agit-il ? 

Selon ce collectif, la rue de la Course subit de nombreuses incivilités depuis 18 mois : encombrement des trottoirs par des déchets et emballages, stationnement sauvage constant, des commerces à la sauvette et des personnes alcoolisées contribuant à l’insécurité, les riverains subissant régulièrement des tapages nocturnes ; l’actuelle municipalité est accusée de ne pas prendre suffisamment en compte les problèmes signalés.

L’AHQG ne peut adhérer au discours tenu dans cette lettre ouverte. 

Certes, notre association reconnaît que de tels problèmes existent. Nous l’avons d’ailleurs exprimé plusieurs fois, et suite au questionnaire public proposé par l’AHQG en mars-avril derniers, nous avons nous aussi demandé une plus grande implication de la Ville (services et police) dans cette rue.

Toutefois, parler de la dégradation dramatique d’une rue auparavant “sans histoires”, puis “gangrenée” depuis les élections, apparaît au minimum comme une déformation de la réalité. Les problèmes ne datent pas d’hier et cela fait de nombreuses années que les usages de la rue de la Course suscitent les récriminations de certains riverains.

Dans le même temps, la période de confinement avec les hébergements à l’hôtel a globalement accentué les problèmes de deal et les "terrasses COVID” contribuent aux nuisances nocturnes dans tout le quartier comme dans tout le centre de Strasbourg.

Mais nous sommes surtout étonnés et choqués de lire que la rue de la Course serait devenue "un cloaque bruyant" qu'on parcourt avec “un haut le cœur”... Étonnés, car nous la connaissons, nous la parcourons régulièrement et ne ressentons rien d’une telle intensité. Choqués, car les mots sont importants et de tels mots dans un contexte particulièrement multiculturel ne peuvent qu’être mal lus et stigmatiser implicitement certaines populations.

Enfin le respect de l’ordre public n’est qu’une partie de la réponse. La police ne  remplace pas la vie sociale et l'urbanisme. Il faudrait verdir cette rue comme cela a été fait pour la rue des Païens et la rue Déserte, repenser la circulation dans le quartier [la bande cyclable à contresens est dangereuse] et favoriser l’expression directe des habitants et sa prise en compte.

Info du 06/08/2021