L'association demande que ce projet devenu réalité depuis le 13 novembre soit abandonné. Nous proposons la tribune suivante à la signature des associations et des personnes qui partagent ce point de vue. Elles sont invitées à la compléter si nécessaire.

En provenance ou à destination de la Montagne-Verte, les bus de la ligne Chron'hop C6 en circulation depuis le 13 novembre devraient désormais passer en double-sens par la rue de Molsheim puis par les quais extérieurs jusqu'à la place de la République, en utilisant le souterrain des Halles. Or ce nouveau tracé, déterminé sans information ni concertation avec les habitants du quartier Gare, a des implications qui y provoquent de nombreuses nuisances, que ce soit dans la circulation des cyclistes, des usagers de transport en commun, des piétons ou des automobilistes. Par ailleurs des défauts structurels ayant été détectés sur le quai Saint-Jean il y a peu, cette ligne est déjà interrompue jusqu'en... 2026 entre les stations MAMCS et République (ces deux stations faisant office de terminus respectifs des tronçons sud et nord de la ligne).

Cette ligne C6 commence bien mal ! Mais pourquoi ne pas tirer profit de ce très long retard pour apporter une solution élégante aux problèmes engendrés par celle-ci, en écoutant les besoins des usagers et des habitants des quartiers Gare et Montagne-Verte ? Voyons donc tout cela de plus près.

Ni information ni consultation.

Le quartier-gare a une fonction de nœud intermodal et subit souvent, par conséquent, les répercussions de décisions prises ailleurs pour répondre à des besoins globaux. Cela ne devrait pas empêcher le dialogue avec ses habitants et la prise en considération de leur expression. Pourtant, nulle consultation n'a été organisée sur les implications de la gare à 360°, à l’exception d'un atelier programmé en dernière minute, un atelier qui n’a pas fait l’objet d’un compte-rendu public.

Au sujet de la création du nouveau tracé de la ligne de bus C6, il n'y a pas eu davantage de dialogue : ni information, ni explications et encore moins de concertation. Pourtant, l'Association des habitants du quartier-gare se faisait dès le mois de février 2023 la porte-parole des inquiétudes des habitants par un courrier à Mme la Maire.* Cette fois, y compris les quartiers censés être bénéficiaires de cette création de ligne n'ont pas été consultés.

Une ligne a priori inutile, aux impacts négatifs en chaîne.

Au détriment des besoins et des attentes de la population du quartier-gare et des quartiers qui l'environnent, la ligne C6 vient perturber le quotidien des habitants de manière considérable : pollution sonore, pollution de l'air, encombrement des chaussées et des trottoirs, livraisons difficiles, etc. Tout le monde va en pâtir, habitants, automobilistes, cyclistes et piétons.

La création de cette ligne C6 génère en effet toute une série d'inconvénients. Elle entraîne la suppression de la ligne 2 entre la Montagne Verte et la gare centrale, elle impose le détournement du trafic de sortie de ville par la rue d'Obernai mise à double-sens, elle rend impossible la création d'une piste cyclable rue de Molsheim, ce qui empêche d'assurer une continuité cyclable depuis la Laiterie, la Montagne-Verte, Koenigshoffen et l'Elsau jusqu'au Ring vélo. De plus, sur les quais extérieurs, l'étroitesse de la chaussée - qui obligerait peut être à mettre en place des alternats de bus là où c'est trop étroit - rendra le passage d'un bus beaucoup plus sensible en terme des vibrations et de pollution sonore.

On peut légitimement se demander quels sont le sens et l'utilité de cette nouvelle ligne de bus C6. A notre connaissance, aucun collectif ou association d'habitants de la Montagne-Verte ne l'a sollicitée. Par contre, de nombreux habitants de la Montagne-Verte se désolent que la ligne de bus 2 qui menait de la Montagne-Verte à la gare soit supprimée.

Le risque d'effondrement du quai Saint-Jean a - provisoirement ! - préservé les habitants des quais Altorffer et Saint-Jean des nuisances du passage d'un bus toutes les huit minutes dans chaque sens aux heures de pointe. Des riverains des quais ont d'ores et déjà saisi le tribunal administratif d’une procédure de référé-suspension, ne sachant quelles options seront choisies pendant et après les travaux.

Conflits et incohérences.

Les riverains de la rue d'Obernai sont particulièrement impactés par le maintien du double-sens dans leur rue (double-sens initialement provisoire pendant une période de travaux). En cause, le tronçon de la rue de Molsheim entre le carrefour Obernai et le carrefour de la Laiterie, désormais réservé à la C6. Au lieu de continuer tout droit dans la rue de Molsheim en direction de la Montagne-Verte, les automobilistes doivent encombrer la rue d'Obernai puis le boulevard de Lyon pour s'y rendre. Les riverains habitant les rues du Nideck et d'Andlau ne peuvent plus accéder à leur garage sans un périple qui aggrave les encombrements de la rue d'Obernai et du boulevard de Lyon réduit à une voie. Les commerçants et artisans de la rue de Molsheim, du boulevard de Lyon et des rues avoisinantes n'ont pas été consultés : ils subissent, eux aussi, des impacts négatifs. Enfin, les piétons ne sont pas préservés, l'encombrement des rues débordant inévitablement sur les trottoirs que trottinettes et vélos envahissent. De tels non-aménagements de la voie publique génèrent inévitablement des conflits entre mobilités actives, a contrario des objectifs annoncés et poursuivis par la municipalité.

Force est de nous étonner aussi de l'absence de données, tant sur la circulation résiduelle sur les quais que sur l'ensemble des impacts du projet. Des questions concrètes ont été posées par les riverains lors de la réunion du 11 octobre à l'INSP, sans obtenir de réponses précises. Aucune étude n'aurait donc été réalisée ? Aucune simulation effectuée ?

Quant aux habitants de la Montagne-Verte qui veulent se rendre à la gare ou en ville en transports en commun, ils ne sont pas en reste sur le plan des inconvénients. Non seulement, ils perdent un accès sans rupture de charge à la gare avec la suppression de la ligne 2 au sud, mais ils ne gagnent aucun accès direct au centre-ville, le bus C6 ayant son terminus réel à l'arrêt Musée d'Art Moderne. Tout ce qui leur est proposé maintenant, ce sont des correspondances parfois très longues aux arrêts Montagne-Verte ou Laiterie, excentrés et déserts la nuit.

Les signataires de la présente tribune demandent donc instamment l'abandon de la partie sud de la ligne C6 et le rétablissement de la ligne 2, d'Elmerforst à la gare centrale (ou le report de C6 sur le tracé de la ligne 2).

De plus, ils demandent la réouverture ainsi permise de la rue de Molsheim sur le carrefour Laiterie vers le sud, et la suppression du double sens de la rue d'Obernai en sortie de ville.

Enfin, ils demandent la mise en place d'une vélo-rue ou d'une piste cyclable rue de Molsheim, qui permettra la liaison avec le Ring piétons-vélos (via le pont de l'Abattoir) depuis les boulevards sud, les quartiers Koenigshoffen, Elsau & Montagne Verte et la future piste du pont Mathis.

Il n'est pas trop tard pour engager un dialogue avec les habitants, commerçants et l'ensemble des personnes concernées par la mise en oeuvre d'un plan de mobilité respectueux de toutes et tous dans le quartier-Gare.

Pour l'AHQG, Myriam NISS, présidente.
 

Un courrier a été envoyé à Mme la maire le 17 février 2023, voir l'article s'y référant:

http://ahqg.free.fr/ahqgv2/html/detail_ahqg.php?num=5671.