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2002: David Ordure, Laurent Outang et Olive "Duc de Sconse" Yeah astiquent guitare, basse et batterie.
Leur objectif se transforme en devise: "jouer vite, fort et mal".
Les trois nigauds vénèrent Motörhead et les Ramones, sans pour autant cracher sur les vieux boucs rock'n'rolleux.
Ils établissent leurs quartiers en face de Strasbourg, de l'autre côté du Rhin, dans une ancienne usine de production d'aliments pour jeunes animaux: Lactina.

Mais pour servir ses nobles ambitions (effectuer une tournée mondiale dans l'un ou l'autre bar strasbourgeois), le petit orchestre se doit avant tout de se trouver un nom.
Les premières soirées lactinoises sont donc consacrées au choix d'un patronyme de guerre, véritables joutes cérébrales où fusent les propositions tous azimuts: Flat Hülens, les Tino Roussis, Barba Popo, Scato Licks, les Chocs Dentaires, Merdok, Anal Blast, les Bites Gisent...
Le choix, dont la difficulté n'a d'égale que la profondeur insondable de l'océan de créativité qui caractérise la formation, se porte finalement sur un petit bonhomme barbu appelé ZARGA.
Héros de BD des années 70, ZARGA est un être malfaisant qui s'auto-hypnotise pour se doter de pouvoirs et se venger du public qui le boude.
Voilà pour le nom.
Un détail reste à régler: si le groupe espère un jour, à l'instar de son modèle, se venger du public qui le boude, il doit au préalable se doter de munitions soniques.
ZARGA entre en effervescence et planche sur la composition de ses premières pièces musicales: une quinzaine de morceaux, dont aucun n'excède les deux minutes.
Reste à écrire les paroles, et à trouver l'andouille qui les beuglera dans un microphone: David Ordure, le guitariste, relève le gant.

ZARGA, entend stigmatiser, sans concession aucune, l'absurdité du monde qui l'entoure, dénoncer les injustices quelles qu'elles soient, secouer vigoureusement les consciences pour en faire tomber la dernière goutte de bêtise, susciter la réflexion parce que "ça ne peut plus aller comme ça", montrer du doigt, même si ça n'est pas poli.
Bref Zarga se veut, ni plus ni moins, grain de sable dans les rouages huilés de la stupidité, grain de poivre dans la bouche aphteuse de l'intolérance.
Naissent alors les "Total Rectal", "Vomix", "Super Zero", "Catho Dicks", "Watergun Attack", "Beer for Bears", "Fist à Saint-Tropez" et autres "Malala Beat" qui vont constituer les fonds baptismaux de la pierre angulaire de la fondation de base de voûte du répertoire mythique de ZARGA.
L'amour physique avec des animaux morts, le jet jaune et malodorant que provoque l'estomac saturé, sans oublier son corollaire, la mauvaise haleine ou syndrome du "goulot qui refoule", la névrose du quidam qui joue avec sa verge dans sa baignoire, les thèmes sont variés et ne sombrent jamais dans la facilité, car ZARGA ne mange pas de ce pain là.

Suffisamment armé pour se frotter à la dure réalité de notre monde, ZARGA monte sur les planches.

-Juin 2003: le gang se produit dans une grange de séchage de feuilles de tabac à l'occasion de la fête de la musique à Weyersheim (67).
L'onde de choc fait fuir les badauds qui se réfugient au stand "tartes flambées" à quelques dizaines de mètres de là.

-Octobre 2003: ZARGA a le redoutable honneur d'ouvrir au Molodoï de Strasbourg pour les Zodiac Killers, formation punk composée de vrais américains des Amériques et provoque la colère de leur chanteuse-guitariste en fumant dans les loges.

-Juin 2004: ZARGA remet le couvert pour la fête de la musique, devant la Taverne Française à Strasbourg et fait fuir les clients d'un restaurant à pâtes du quartier.

-Novembre 2004: ZARGA participe au "Lactina Papark" festival qui précède la destruction des locaux de Lactina à Kehl et fait fuir la lumière, déclenchant ainsi, dans le noir, une belle scène d'hystérie collective à une heure très avancée de la nuit.

-Décembre 2004: ZARGA assure la première partie au Zanzibar de Strasbourg d'une formation punk-rock française "J'aurais voulu", fait fuir des skinheads fascistes qui voulaient venir casser du punk et provoque une belle indifférence d'estime.

-Janvier 2005: ZARGA, dont le plan de carrière n'est pas suffisamment affûté à son goût, déclenche bien involontairement le départ de David Ordure, son guitariste-chanteur lassé des pitreries de Laurent Outang et du Duc de Sconse qui aiment rire de bon coeur en se lançant de bonnes blagues à la face.
Les deux gougnafiers en approchent un troisième: Jefff, qui vient consolider, la six cordes à la main, le mur du son de cet édifice de putes.
L'aventure repart de plus belle, dans un local du quartier strasbourgeois de Neudorf cette fois.

-Fin 2005: ZARGA recrute Barbe "Baboune" à Ras, chanteuse mythique, source d'inspiration majeure de Johnny Rotten réputée pour ses sets bondissants et survoltés.

-Juin 2006: ZARGA joue à l'occasion de la fête du club de Volley-Ball de sa chanteuse et provoque le départ du mauvais temps.

-Juin 2006: ZARGA joue à Strasbourg sur un bateau-mouche et provoque le départ de teufeurs qui avaient tenté, à quelques mètres de là, de couvrir les jolies mélodies du groupe avec un sound-system minable, les imbéciles.

Aujourd'hui ZARGA, qui se prépare à immortaliser ses classiques sur plastique rond avec un trou au milieu, étudie toutes possibilités pour jouer où tu veux quand tu veux et résout toutes sortes de tracas: travail, famille, parties (troubles de l'érection, sécheresse vaginale, démangeaisons), enlèvement gratuit de vos vieux meubles et objets divers, retour de l'être aimé, chance au jeu ET en amour, débouchage de canalisations et autres conduits, vilains prurits disgracieux...

 
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